Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 31: La grande voie vers la paix mondiale [31.12]

31.12 Kosen rufu est un grand mouvement culturel

Le président Ikeda a toujours été convaincu que les activités culturelles de la Soka Gakkai étaient des moyens accessibles de communiquer la joie et l’état de vie élevé qu’on atteint par la foi et la pratique bouddhiques. Suivant ses conseils, la Soka Gakkai a favorisé un mouvement culturel populaire à travers des événements tels que des festivals musicaux ou culturels. Lors d’une réunion générale des responsables tenue pour célébrer le 50e anniversaire des départements des jeunes hommes et des jeunes femmes, le président Ikeda a parlé de l’importance des activités culturelles de la Soka Gakkai, représentées par le groupe de musique et le groupe des Fifres et Tambours.

Un grand merci au groupe de musique du département des jeunes hommes, les brillants musiciens de kosen rufu ! Fondé en mai 1954, le groupe de musique n’a cessé d’inspirer et d’encourager les membres, depuis près de cinquante ans, par ses prestations enthousiasmantes. Je voudrais lui offrir le poème suivant :

« Ô, le groupe de musique !
Tes mélodies de bouddhas et de divinités célestes
Résonnent même dans la tempête. »


Le jour du rassemblement d’Osaka1 [le 17 juillet 1957], les membres du groupe de musique se réunirent tôt le matin sur les berges de la rivière, dans le quartier de Nakanoshima à Osaka. Là, ils jouèrent passionnément des chants de la Soka Gakkai, dans l’espoir que leur musique résonnerait jusqu’à mes oreilles, dans la cellule [où j’étais détenu en raison de fausses accusations portées contre moi par les autorités]. Et, en effet, je les entendais très distinctement. Je n’oublierai jamais ces mélodies pleines de courage.

Un grand merci aussi au groupe des Fifres et Tambours du département des jeunes femmes, ces émissaires de la paix. Je voudrais faire leur éloge par ce poème :

« Le groupe des Fifres et Tambours
Brille de mille feux
Dans ce monde tumultueux. »


Il suffit de mentionner le groupe des Fifres et Tambours pour que tout le monde ait envie d’aller les écouter jouer. Ses membres ont accumulé d’immenses bienfaits en répandant sans relâche la lumière de la paix.

C’est en 1956, dans notre humble demeure de Kobayashi-cho, dans l’arrondissement d’Ota à Tokyo, que mon épouse et moi, ainsi que plusieurs représentantes du département des jeunes femmes, avons réfléchi à la création de ce groupe. C’est ainsi qu’est né le groupe des Fifres et Tambours d’aujourd’hui.

Le bodhisattva Son-Merveilleux, qui apparaît dans le Sûtra du Lotus, est décrit comme étant accompagné partout où il va par la musique de centaines et de milliers de musiciennes et musiciens célestes.

[On lit dans le chapitre « Le bodhisattva Son-Merveilleux » (24e) : « Les terres qu’il [le bodhisattva Son-Merveilleux] traversa en chemin tremblèrent et trépidèrent de six façons différentes et, dans chacune d’elles, il plut des fleurs de lotus ornées des sept joyaux tandis que résonnaient d’eux-mêmes les instruments de centaines et de milliers de musiciens célestes, sans que personne ne les ait touchés. » (SdL-XXIV, 277)]

Dans l’un de ses écrits, Nichiren cite la maxime suivante : « On peut deviner l’essor ou le déclin d’un pays aux sons joyeux ou tristes qu’il produit. » (GZ, 88 [GZ, nouvelle édition, 921]) En d’autres termes, les sons qui prévalent dans la société à un moment donné peuvent nous aider à deviner l’avenir d’un pays et à savoir s’il est voué à la prospérité ou au déclin. Ces sons sont ceux des voix humaines et, par extension, ceux de la culture et des arts, dont, bien entendu, la musique.

Kosen rufu est un grand mouvement culturel, qui valorise profondément la musique et les arts. C’est en accord avec les valeurs et les principes fondamentaux du bouddhisme que j’ai créé le groupe de musique et le groupe des Fifres et Tambours.

Lorsque je demandai à M. Toda si je pouvais mettre ce projet en œuvre, il me répondit simplement : « Si tu en prends l’entière responsabilité, Daisaku, vas-y ! » J’achetai quelques instruments en les payant de ma poche et je les donnai aux premiers membres de ces groupes : seize pour le groupe de musique et trente-trois pour le groupe des Fifres et Tambours. Aujourd’hui, ces groupes comptent chacun quelque 20 000 membres au Japon, et de nombreux sous-groupes qui les composent ont remporté le premier prix lors de concours nationaux.

*

Ces réussites sont remarquables. Les activités de ces groupes constituent en elles-mêmes un grand mouvement artistique et culturel. Ce « réseau de bodhisattvas Son-Merveilleux » s’étend aujourd’hui à une trentaine de pays et territoires. À maintes reprises, des groupes de musique et des Fifres et Tambours du monde entier ont pris part à de grandes manifestations nationales, où ils ont été hautement appréciés, créant ainsi un palmarès exceptionnel. Je voudrais applaudir de tout cœur ces groupes qui sont devenus les meilleurs au monde.

Extrait d’un discours prononcé lors d’une réunion générale des responsables de la Soka Gakkai, Tokyo, le 12 novembre 2001

La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Rassemblement d’Osaka : rassemblement de la Soka Gakkai organisé pour protester contre la détention injuste du président Ikeda, alors secrétaire général du département de la jeunesse de la Soka Gakkai, par le bureau du procureur du district d’Osaka, à la suite de ce qu’on appelle l’incident d’Osaka. Le rassemblement s’est déroulé le 17 juillet 1957 à la salle municipale Chuo à Nakanoshima (Osaka), le jour de la remise en liberté du président Ikeda, après deux semaines d’interrogatoire par les autorités.