Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Conclusion : Vers l’avenir [6]
6. Notre grand vœu pour kosen rufu nous lie éternellement
Le Hall du Grand Serment pour kosen rufu a été inauguré en novembre 2013. Le président Ikeda a évoqué cet événement marquant dans les messages adressés à la cérémonie de Gongyo du 8 novembre célébrant son achèvement et à la réunion générale des responsables du 18 novembre commémorant la fondation de la Soka Gakkai.
Les visiteurs de ce magnifique édifice [le Hall du Grand Serment pour kosen rufu] sont accueillis par huit piliers alignés sur ses faces sud et nord.
Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit :
« Dans [le chapitre “Les encouragements du bodhisattva Sagesse-universelle” du Sûtra du Lotus], le bouddha Shakyamuni a révélé le point le plus important qu’il souhaitait nous transmettre. Le Bouddha prêche le Sûtra du Lotus pendant huit ans, et huit caractères résument le message qu’il a laissé aux êtres vivants de l’époque de la Fin de la Loi. [Ce passage de huit caractères se lit comme suit :] “[…] tu devras te lever et la saluer de très loin, en lui montrant autant de respect que s’il s’agissait d’un bouddha.” » [SdL-XXVIII, 303] (OTT, 192)
Plus loin, le message de ces huit caractères est clarifié en ces termes : « On doit sans faute montrer aux pratiquants du Sûtra du Lotus le même respect que l’on montrerait à un bouddha. » (OTT,193)
Les huit piliers situés au nord et au sud de ce bâtiment symbolisent donc ce passage de huit caractères qui exprime le cœur du Sûtra du Lotus, et l’esprit de la Soka Gakkai de chérir chaque membre comme s’il était un bouddha. Je partage cela avec vous aujourd’hui pour le bien des générations futures.
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Pendant son exil périlleux sur l’île de Sado, Nichiren déclara : « Je veux faire ici un grand vœu. » (Écrits, 284) Il s’engagea à être le pilier, les yeux, le grand vaisseau qui sauverait tous les gens de la souffrance, en priant avec une détermination inébranlable pour la réalisation de kosen rufu. Le « grand vœu » qu’il émit n’est autre que le grand vœu pour la propagation du Sûtra du Lotus, soit le grand vœu de kosen rufu.
Sept siècles après que Nichiren a proclamé son enseignement pour la première fois, la Soka Gakkai est apparue à notre époque – au plus fort de cette ère de conflits qu’est l’époque de la Fin de la Loi –, se chargeant de la mission d’accomplir le grand vœu de kosen rufu en parfait accord avec l’esprit de Nichiren. C’est véritablement notre organisation qui réalise le vœu du Bouddha.
Le cœur du grand vœu de kosen rufu et l’état de vie du Bouddha sont une seule et même chose. Par conséquent, lorsque nous consacrons nos vies à ce vœu, nous pouvons faire émerger la noblesse, la force, et la grandeur suprêmes de nos vies. Lorsque nous restons fidèles à ce vœu, le courage, la sagesse et la compassion illimités du Bouddha jaillissent en nous. Quand nous nous efforçons de tout cœur de réaliser ce vœu, le « poison » même du défi le plus difficile peut être transformé en « remède », et le karma transformé en mission.
C’est l’esprit de nos membres infiniment nobles. C’est la marque de notre réseau humaniste invincible de la Soka Gakkai.
Le Joju Gohonzon, enchâssé ici, dans cet autel, est la « bannière de la propagation du Sûtra du Lotus » (Écrits, 839) brandie par la Soka Gakkai, qui se consacre à ce grand vœu. Il porte l’inscription « Pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu par la propagation bienveillante de la Grande Loi1 ».
En tant que véritable disciple du président Toda, j’ai protégé ce Gohonzon dans la Salle de maître et disciple de l’ancien siège de la Soka Gakkai, et j’ai voyagé dans le monde pour faire de « la réalisation du grand vœu de kosen rufu par la propagation bienveillante de la Grande Loi » une réalité.
Le président Makiguchi, qui a résisté au militarisme en temps de guerre et est mort en prison pour ses convictions, avait pour vœu de réaliser l’idéal de Nichiren d’« établir l’enseignement correct pour la paix dans le pays ». Faisant de son vœu le mien, j’ai créé et développé un réseau mondial diversifié de personnes engagées en faveur des valeurs de paix, de culture et d’éducation.
J’ai pratiqué constamment devant ce Gohonzon, en priant pour le bonheur, la santé et la longévité de tous les membres et pour qu’ils réussissent à accomplir leur révolution humaine et à atteindre la bouddhéité en cette vie. Et, en regardant vers l’avenir lointain de notre mouvement, j’ai continué mes efforts pour créer un flux solide et ininterrompu de successeurs de valeur, et j’ai pris des initiatives déterminantes pour assurer pleinement la perpétuation éternelle de la Loi.
Et, maintenant, ce moment est arrivé, et nous pouvons voir l’achèvement tant attendu de cette majestueuse citadelle du maître et du disciple.
C’est vraiment le lieu de l’assemblée dorée comme celle décrite dans le Sûtra du Lotus, où des bodhisattvas surgis de la Terre2, à travers le monde entier, se rassemblent joyeusement pour prier devant le Gohonzon de kosen rufu de la Soka Gakkai enchâssé ici – faisant briller comme le soleil du matin l’état de vie du bouddha, qui fait un avec le grand vœu depuis le temps sans commencement – et ils prennent alors un nouveau départ avec une énergie et un engagement renouvelés.
Des pierres collectées dans les 47 préfectures du Japon et dans 192 pays et territoires du monde entier ont été placées à la base de l’autel.
Nos prières englobent nos communautés locales et le monde entier.
Ce hall est un lieu où les citoyennes et citoyens du monde de la Loi merveilleuse se rassemblent dans une grande diversité pour « réciter Nam-myoho-renge-kyo avec la conscience d’être “différents par le corps, un en esprit”, en transcendant toute différence entre eux jusqu’à devenir aussi inséparables que les poissons et l’eau dans laquelle ils nagent » (Écrits, 218), comme le décrit Nichiren dans L’héritage de la Loi ultime de la vie et de la mort. C’est une tour aux trésors de l’harmonie humaine sans pareille dans laquelle les membres se soutiennent et s’encouragent chaleureusement les uns les autres, en renouvelant leur engagement à continuer de faire des efforts courageux et vigoureux pour le bonheur et la sécurité des personnes ordinaires, la prospérité de la société, la réalisation de la paix mondiale et la transformation du destin de toute l’humanité.
Je propose donc que, dès aujourd’hui, ce hall soit appelé le Hall du Grand Serment pour kosen rufu, et que nous démarrions joyeusement une nouvelle avancée dynamique, répandant espoir et justice, vers une nouvelle ère du kosen rufu mondial. Qu’en pensez-vous ?
Nichiren écrit : « Tel est mon vœu et je n’y renoncerai jamais ! » (Écrits, 284) En prenant à cœur l’esprit incarné dans ce nouveau hall, promettons-nous les uns aux autres, en tant que membres de la famille Soka, de toujours garder dans notre cœur la flamme ardente de notre vœu pour kosen rufu. Soyons déterminés à surmonter tous les obstacles et à mener des vies de victoire indestructible et d’accomplissement total en avançant ensemble dans une unité harmonieuse et avec un esprit élevé !
D’après un message envoyé à la cérémonie de Gongyo célébrant l’achèvement du Hall du Grand Serment pour kosen rufu, Tokyo, le 8 novembre 2013
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L’enseignement essentiel (les quatorze derniers chapitres) du Sûtra du Lotus révèle que la vie du Bouddha est éternelle et impérissable depuis le temps sans commencement (cf. SdL-XVI, 219). Le chapitre « Durée de la vie » (16e), cœur de l’enseignement essentiel, se termine par ces mots :
« À tout moment je m’interroge :
“Comment puis-je permettre aux êtres vivants
d’accéder à la voie inégalée
et d’acquérir rapidement le corps d’un bouddha ?”3 » (SdL-XVI, 223)
En d’autres termes, le Bouddha pense sans cesse aux moyens qui permettront de guider tous les êtres vivants sur la voie suprême afin qu’ils puissent rapidement atteindre la bouddhéité.
L’état de vie du bouddha est caractérisé par un esprit et une vie empreints du souhait fervent du bonheur des personnes ordinaires et par un engagement indéfectible à poursuivre la lutte en ce monde saha4 affligé de souffrances, afin d’aider chaque personne à atteindre la bouddhéité. C’est parce que le Bouddha se consacre éternellement à réaliser ce vœu que sa vie est éternelle. Nichiren désigne la pensée qui occupe l’esprit du Bouddha à chaque instant comme le « vœu plein de compassion du Bouddha » (Écrits, 63). Le bouddha éternel n’existe pas en dehors de ce vœu bienveillant.
Au cœur de la persécution d’Atsuhara5, Nichiren écrit à son jeune disciple, Nanjo Tokimitsu : « Je désire que tous mes disciples fassent un grand vœu. » (Écrits, 1013) Il rassure Tokimitsu en lui disant également que, s’il lutte pour réaliser ce vœu de kosen rufu jusqu’au dernier instant de sa vie, il atteindra immanquablement le vaste et profond état de vie du bouddha, éternel et indestructible – c’est-à-dire que sa vie fusionnera avec la vie de l’univers comme « […] une goutte de rosée qui rejoint l’océan ou un grain de poussière retournant à la terre. » (Ibid.)
Nous, membres de la Soka Gakkai, unis par les liens de maître et disciple, formons un rassemblement de bodhisattvas surgis de la Terre. À l’instar des présidents Makiguchi et Toda, nous avons fait le grand vœu de réaliser kosen rufu par la propagation bienveillante de la Loi merveilleuse, en parfait accord avec le vœu formulé par Nichiren. Nous nous sommes employés inlassablement à accomplir ce vœu, tout en luttant contre les attaques des trois puissants ennemis6 en cette ère corrompue et dégénérée de l’époque de la Fin de la Loi.
Nos membres sincères ont résolument triomphé des calomnies et des offenses, surmonté les tempêtes de leur propre karma, et transformé les quatre souffrances de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort en une joie de vivre illimitée imprégnée des quatre nobles vertus : éternité, bonheur, véritable soi et pureté.
Selon le principe bouddhique de la non-dualité de la vie et de la mort, je suis fermement convaincu que les membres de notre famille Soka, qui se sont éteints au cours de notre lutte pour kosen rufu, sont également présents à l’assemblée d’aujourd’hui, dans le Hall du Grand Serment pour kosen rufu.
Nous avons le Gohonzon, la voie de maître et disciple, et nos compagnons de croyance – qui s’emploient tous à concrétiser le grand vœu de kosen rufu. Et nous sommes liés pour toujours par ce grand vœu, en tant que maître et disciple.
Solidement unis selon le principe de « différents par le corps, un en esprit », en partageant à la fois nos joies et nos peines, poursuivons le voyage victorieux et épanouissant de la vie, avec gaité, harmonie et enthousiasme.
En revêtant l’« armure de la persévérance » (SdL-XIII, 190), exprimons-nous avec courage et unissons avec sagesse les cœurs des personnes du monde entier pour bâtir un monde de paix et de bonheur. C’est ainsi que nous incarnerons l’« établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », prôné par Nichiren.
D’après un message adressé à la cérémonie de Gongyo commémorant le jour de la fondation de la Soka Gakkai, Tokyo, le 18 novembre 2013
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique
- *1 Outre les mots « Pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu par la propagation bienveillante de la Grande Loi », ce Gohonzon porte également l’inscription « Destiné à être enchâssé éternellement au sein de la Soka Gakkai » (Jpn Soka Gakkai Joju). C’est pourquoi il est communément appelé le Joju Gohonzon de la Soka Gakkai. Il est aujourd’hui enchâssé dans le Hall du Grand Serment pour kosen rufu à Shinanomachi, à Tokyo. Il est également appelé Gohonzon de kosen rufu de la Soka Gakkai.
- *2 Bodhisattvas surgis de la Terre : une multitude innombrable de bodhisattvas qui surgissent de l’espace situé au-dessous de la Terre et auxquels le bouddha Shakyamuni confie la tâche de propager la Loi merveilleuse, ou l’essence du Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi.
- *3 Dans le Gongyo, le passage se lit : « Mai ji sa ze nen. I ga ryo chou-jo. Tokou nyou mou-jo-do. Sokou jo-jou bous-chinn. »
- *4 Le monde saha : notre monde, qui se caractérise par une multitude de souffrances. Souvent traduit par le monde de l’endurance. En sanskrit, le terme saha signifie la terre ; il dérive d’une racine qui signifie « supporter » ou « endurer ». C’est pourquoi, dans les versions chinoises des textes bouddhiques, saha est rendu par la notion d’endurance. Dans ce contexte, le monde saha désigne un monde dont les habitants doivent endurer des souffrances.
- *5 Persécution d’Atsuhara : série de menaces et d’actes de violence perpétrés contre les disciples de Nichiren à Atsuhara, un village du district Fuji, dans la province de Suruga (qui correspond à l’actuelle préfecture de Shizuoka). Cette persécution commença vers 1275 et se poursuivit jusqu’en 1283. En 1279, vingt paysans, disciples de Nichiren, furent arrêtés sous de fausses accusations. Ils furent interrogés par Hei no Saemon-no-jo, le vice-responsable du Bureau des affaires militaires et politiques, qui exigea qu’ils renoncent à leur foi. Mais aucun d’entre eux ne le fit et Hei no Saemon-no-jo fit alors exécuter trois de ces paysans.
- *6 Trois puissants ennemis : trois sortes de personnes arrogantes qui persécutent ceux qui propagent le Sûtra du Lotus dans la période mauvaise qui suit la mort du bouddha Shakyamuni, décrits dans la dernière partie versifiée du chapitre « Exhortation à la persévérance » (13e) du Sûtra du Lotus. Le grand maître chinois Miaole les désigne comme étant les laïcs arrogants, les moines arrogants et les faux sages arrogants.