Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 22 : La mission et le vœu des bodhisattvas surgis de la Terre [22.5]
22.5 « Tel est mon vœu et je n’y renoncerai jamais ! »
Dans son traité intitulé Sur l’ouverture des yeux, Nichiren déclare : « Je serai le pilier du Japon ! Je serai les yeux du Japon ! Je serai le grand vaisseau du Japon ! Tel est mon vœu et je n’y renoncerai jamais ! » (Écrits, 284) À propos de ce passage bien connu, le président Ikeda explique combien il est noble de consacrer sa vie à l’accomplissement du vœu de réaliser kosen rufu.
« Je serai le pilier du Japon ! Je serai les yeux du Japon ! Je serai le grand vaisseau du Japon ! » (Écrits, 284) Ce vœu d’une grande noblesse révèle les trois vertus de souverain, de maître et de parent.
On peut en déduire que c’était le grand vœu que Nichiren avait dans le cœur lorsqu’il a proclamé son enseignement [le 28 avril 1253]. Il a écrit Sur l’ouverture des yeux presque vingt ans plus tard [en 1272]. Quels que soient les obstacles et les fonctions démoniaques qui l’assaillaient, rien ne pouvait affaiblir son engagement inébranlable. Il a subi d’innombrables calomnies et abus. Il a été la cible de complots et d’intrigues malveillantes. Les autorités ont tenté de l’exécuter et l’ont exilé par deux fois.
Pas même les attaques les plus furieuses du roi-démon du sixième ciel1 ne sont parvenues à éteindre la flamme de kosen rufu qui brûlait dans son cœur. Au contraire, elles n’ont fait qu’attiser cette flamme intérieure. Par les paroles « Tel est mon vœu et je n’y renoncerai jamais ! » (Écrits, 284), il déclare que, pour toute l’éternité, il ne trahira jamais ce serment.
Les personnes dotées d’une foi profonde qui épousent personnellement le vœu de Nichiren, le bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, et s’efforcent de l’accomplir font jaillir le pouvoir de la bouddhéité dans leur vie. Nous, les membres de la Soka Gakkai, avons remporté une victoire éclatante dans toutes nos entreprises parce que nous avons œuvré à réaliser ce serment avec un dévouement désintéressé.
Il est indispensable d’inscrire un serment au cœur de nos efforts de transmission de la Loi merveilleuse à l’époque mauvaise de la Fin de la Loi. Sans l’engagement ferme de maintenir et de diffuser l’enseignement correct tout au long de notre vie, il nous est impossible de repousser les rouleaux déchaînés de cette époque polluée ni de vaincre les fonctions démoniaques.
Notre vœu d’œuvrer à l’accomplissement de kosen rufu est une source fondamentale de force, qui nous donne le courage de rester intrépides face à l’adversité et inébranlables devant les difficultés. Lorsque nous nous employons à réaliser ce serment, quels que soient les obstacles et les fonctions démoniaques qui se présentent, notre vie brille de l’esprit serein et invincible des champions. Quelles que soient les tempêtes du karma qui nous assaillent, notre vie rayonnera de l’esprit indomptable des braves.
Tant que nous ne renonçons jamais à notre vœu, aucune fonction démoniaque ni aucun karma ne pourra jamais nous vaincre.
Il va sans dire que, lorsque Nichiren déclare qu’il sera le « pilier du Japon », les « yeux du Japon » et le « grand vaisseau du Japon », il n’exprime pas une vision du monde centrée sur le Japon. Il souligne plutôt le fait que le Japon de l’époque pouvait être décrit comme un pays où l’ensemble de la population commettait des offenses à la Loi, une situation qui symbolise l’époque de la Fin de la Loi. Il considérait que, s’il parvenait à libérer de la souffrance le peuple et la nation, qui enduraient les plus grandes épreuves dans ce monde saha2 grevé de conflits, alors il pourrait faire de même pour l’humanité tout entière.
À l’époque de Nichiren, le Japon était au bord de la ruine et avait perdu son ancrage spirituel. Le pays était empli de moines malveillants qui répandaient le poison de l’offense à la Loi, laissant le peuple à la dérive dans une mer de souffrances.
Un édifice sans piliers ne manque pas de s’effondrer. Le Japon était une société sans fondement spirituel solide, grouillant d’influences négatives, et le peuple errait sans but. Dans un tel désert spirituel, Nichiren s’est dressé seul avec une détermination qui pourrait se traduire ainsi : « Je deviendrai le pilier spirituel de ce pays dévasté. Je deviendrai ses yeux pour distinguer le vrai du faux dans la confusion qui règne dans la pensée bouddhique. Je deviendrai le grand vaisseau qui portera secours aux personnes à la dérive. »
C’est la Soka Gakkai, et elle seule, qui a hérité de l’esprit de Nichiren.
Ces paroles que M. Toda a prononcées peu avant de devenir le deuxième président de la Soka Gakkai sont profondément gravées dans mon cœur : « Pour moi, il n’y a que kosen rufu. » « Je vais me battre ! Quoi qu’on dise, je n’aurai peur de rien ! Je ne laisserai personne me retenir ! » « Je me battrai seul ! »
Quels que soient l’époque ou le lieu, les efforts pour kosen rufu commencent toujours par l’esprit de se dresser par soi-même. Avec cet esprit, nous pouvons activer sans limites le pouvoir de la Loi merveilleuse.
Extrait des cours d’étude sur le traité intitulé Sur l’ouverture des yeux, publiés en japonais en juin 2006
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Roi-démon du sixième ciel : aussi appelé roi-démon ou démon du ciel. Roi des démons qui réside dans le plus élevé des six cieux du monde du désir. Il est également connu sous le nom de « roi-démon du ciel où l’on jouit librement du fruit des efforts des autres », le roi qui exploite ouvertement le fruit des efforts d’autrui pour son propre plaisir. Avec d’innombrables laquais à son service, il s’applique à entraver la pratique bouddhique et prend plaisir à miner la force vitale des autres êtres, ce qui dépeint la manifestation de l’obscurité fondamentale inhérente à la vie. Le roi-démon est la personnification de la tendance négative consistant à forcer les autres à agir en fonction de ses propres intérêts, quoi qu’il en coûte.
- *2Le monde saha : notre monde, qui se caractérise par une multitude de souffrances. Souvent traduit par le monde de l’endurance. En sanskrit, le terme saha signifie la terre ; il dérive d’une racine qui signifie « supporter » ou « endurer ». C’est pourquoi, dans les versions chinoises des textes bouddhiques, saha est rendu par la notion d’endurance. Dans ce contexte, le monde saha désigne un monde dont les habitants doivent endurer des souffrances.